27/05/22
Il est déjà si tard Et je n'ai encore rien accompli Trop tard Pour gravir cette pente de retard Cette pression des devoirs Que la société exige.
J'aimerais que le chemin soit accessible Pour atteindre mes rêves les plus intimes Mais les embûches de mon damier Restent impassibles et sans pitié Quand je croule sous le poids de la calamité Je les entends tous murmurer
"Échec et mat"
© Méplume
Prisonnière dans mon jeu, je suis le pion de ma vie. Toutes les attentes de cette société m’oppressent et sont les barrières de mon bonheur. Pour être heureuse, je dois gagner la partie. Telles sont les règles. Alors je les repousse sans cesse. Ces «devoirs» s’accumulent et je panique. Des responsabilités qui me sont imposées m’étouffent. La vie dont je rêve n’existe que dans ma tête, loin de tous ces trucs ridicules d’être un «bon élève», un «bon employé», un «bon citoyen». Alors quoi, le bonheur se trouve dans la perfection, sinon on est rabaissé ? Si on n’est pas à la hauteur des attentes, c’est peut-être parce qu’on y met pas du sien, qu'on nous répond. Oui, j’ai failli à mes devoirs. Si vous saviez, oui vous qui me critiquez, combien j’ai usé ma santé pour être si «parfaite». Mais la vérité est là : l’homme ne peut être parfait car il n’est pas destiné à l’être. Mais vous, vous voulez former de bons petits soldats bien rangés, bien contrôlés, bien manipulables. Je ne suis pas un «bon petit soldat». Je considère que ma vie, mon bonheur, compte avant tout le reste. Je serais volontiers le paria de la société, celle qui n’a pas de diplôme, mais qui sait se servir de la pratique plutôt que la théorie enseignée. Je serais volontiers celle qui ne respecte pas les règles qui me nuisent, mais qui sait respecter ses valeurs et son bonheur. Je suis «l’échec» de la société, mais plus son «pion».
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